jeudi, octobre 31, 2013

I'M YOUR PUSHA T




En ce moment on peut lire à peu près tout et n'importe quoi sur lui, soit disant découverte de Tyler the Creator, petit protégé de Kanye West, nouvel arrivant dans le rap game, néanmoins, Pusha T n'en est pas du tout à son coup d'essai, loin s'en faut. Malgré une actualité récente chargée avec la mixtape Fear Of God et son album My Name Is My Name sur G.O.O.D. Music, il n'est pas en train d'écrire le premier chapitre de sa carrière comme le pense le grande majorité.

Né dans le bronx en 1977, Terrence Thornton a grandi en virginie où sa famille a vite déménagé, en, 1995, il fonde avec son frère le groupe The Clipse et en 1997 un premier album titré « exclusive audio footage » sortira chez elektra avec l'aide de Pharell Williams. Malheureusement et ce malgré l'intérêt des fans, le premier single de l'album sera un flop et il sera finalement condamné à mourir dans un tiroir.




En 2002, le groupe change de crèmerie et signe chez star trak, le label des neptunes hébergé par Arista. De ce contrat débouchera l'album « lord willin » qui restera un classique. Cet album est une vision peu enchanteresse de la virginie où il n'y a apparemment rien d'autre à faire que cuisiner dans le pyrex, vendre et s'emmerder. En 2004, les deux frères décident de monter leur propre écurie, Re Up Gang Records, le gang du réapprovisionnement, un nom toujours inspiré par la rue et le trafic de crack et font monter leur entourage comme Ab Liva par exemple. Leurs mixtapes, « we got it for cheap » les poseront en ammoniac de ce rap coké en amenant les instrumentales d'autres groupes à une quintessence basée et cristallisée et leur recette débouchera en 2006 sur l'album « hell hath no fury ».



Les deux frères No Malice et Pusha T ont donc finalement réussi à s'imposer à coup de métaphores mystiques, se voyant tour à tour prophètes et dealers au volant de bentleys nacrées ou dans des jets derniers cris. Ces métaphores les ont parfois rattrapés comme lors de la condamnation de leur manager Anthony Gonzalez pour trafic de stups, herbe et coke, et peu de temps après, le duo ira vers des projets solos et tels Abel et Caïn, Malice s'imprègnera de religion alors que Pusha T restera l'un des piliers d'un rap de rue obsédé par le trafic et le matérialisme, parangons de leur génération de rappers tiraillés entre l'ambition de bien faire et l'argent facile. Cependant, comme Malice le confirmera en interview, les deux frères ne sont pas le bien et le mal mais les deux facettes d'une même médaille, l'or de la rue.

En 2009, après la sortie de l'album « 'Til the casket drops » le groupe annonce un hiatus pour se focaliser sur leurs carrières solo et Pusha T sortira un premier opus: la mixtape « Fear Of God ». cette mixtape finira par être rééditée comme un album en 2011 sur le label de Kanye West G.O.O.D. Music par le biais de Def Jam. Kanye l'a fait se désolidariser de ce rap de rue trop dur et trop inspiré par la drogue pour le faire évoluer vers un style plus ouvert afin que Pusha T ait enfin accès à une audience plus large mais le M.C. reste encore un des lirycistes les plus accomplis de sa génération.




En 2013, la sortie de l'album « my name is my name » est l'aboutissement du travail commun du producteur et du rapper et la liste de featurings est édifiante: de kendrick lamar à rick ross en passant par 2 chainz ou kelly rowland, ce ne sont que des gros vendeurs qui se bousculent. Pusha a donc réussi à passer des gros vendeurs de cocaïne aux gros vendeurs de disques grâce à Kanye West qu'il décrit comme un mentor. Cependant, ce tournant dans sa carrière est loin de sonner le glas du groupe mythique fondé avec son frère No Malice et des bruits de couloirs annoncent une reformation avec Kanye et Pharell aux manettes, Pharell ayant même avancé qu'il voulait l'emmener vers des sonorités jamais entendues auparavant.